Depuis une vingtaine d’années, le secteur de l’aide et des soins à domicile est en plein essor, vu le vieillissement de la population et les pathologies qui en découlent ainsi que les progrès de la médecine influençant le domaine de l’aide à domicile. 

 Le vieillissement de la population se caractérise par une hausse de la proportion de personnes de 67 ans et plus : de 16,3% en 2017, elle passerait à 22,3% en 2070, selon le Bureau du Plan.

L’accompagnement des bénéficiaires se transforme en termes de besoins et de réponses à y apporter. En effet, la technologie et la technicité actuelles permettent davantage de traiter les bénéficiaires à leur domicile et, en parallèle, les politiques mises en place visent à raccourcir les durées d’hospitalisation tout en assurant des soins de qualité à domicile.

L’aide à domicile est un domaine en pleine évolution. Selon un nouveau protocole d'accord signé le 21 décembre 2017 par les neuf ministres belges compétents, sur la « coopération entre les personnes issues de l'environnement du patient et les professionnels des soins de santé en dehors d’un établissement de soins », des personnes de l'environnement du patient pourraient effectuer certains actes infirmiers dans un cadre de qualité bien précis via la délégation d’un médecin ou d’un infirmier.

La question du transfert de certains actes infirmiers touche également le secteur de la garde à domicile.

Le vieillissement de la population et la volonté politique de maintenir le plus longtemps possible les personnes à domicile font que les besoins de soins et d’aide augmentent dans ce secteur, ce qui va engendrer un besoin accru de main-d’œuvre. Cependant, cette demande accrue de main-d’œuvre est tributaire des financements publics.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des problématiques multifactorielles concernant des publics touchés par le handicap physique et mental, les maladies dégénératives, la fin de vie, les soins palliatifs, qui fait face à la mort, à la maltraitance ou aux addictions. L’aide à domicile concerne un public bien plus large et bien plus complexe qu'autrefois.

Face aux réalités démographiques et institutionnelles, dont un nombre de places limité en maison de repos, la garde à domicile est une solution, et non des moindres. Elle permet aux personnes qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour aller en maison de repos d’être soignées au domicile.

Alors que la crise sanitaire a révélé des faiblesses dans le traitement de nos aînés dans les maisons de repos et qu’a récemment éclaté un scandale autour des conditions de prise en charge déplorables par certains groupes privés de ce secteur, une vraie fenêtre d’opportunité se présente pour questionner les modèles existants et proposer des alternatives pour une meilleure prise en compte des bénéficiaires et de leurs proches.

En ce sens, la question qui se pose n’est plus tant de prouver la nécessité de maintenir un métier de garde à domicile, mais d’en obtenir la reconnaissance en tant que métier fondamental et indispensable, et d’en obtenir un financement structurel.

L’expérience de terrain appuie et valide la garde à domicile comme prestataire de la première ligne indispensable. La garde à domicile répond à des besoins réels rencontrés par la population bruxelloise, prenant ainsi en compte la situation des personnes dépendantes, fragilisées dans leur parcours de vie, mais aussi celle de leurs aidants proches, essoufflés par une prise en charge de plus en plus lourde.

Que voulons-nous pour nos aînés ? Nous appelons au développement d’une vision politique et sociétale permettant de gérer l’évolution de la pyramide des âges.

Le comité de direction

N'hésitez pas à consulter notre rapport d'activité 2021.